Au fil des annĂ©es, la nostalgie grandit, mais les souvenirs commencent parfois Ă sâestomper. Dans ce chapitre, nous nous penchons sur les histoires que certains de nos auteurs se souviennent des lĂ©gendes françaises des annĂ©es 80 â CitroĂ«n BX contre Peugeot 405. Ces vĂ©hicules emblĂ©matiques de lâĂąge dâor de lâingĂ©nierie automobile française continuent de sĂ©duire les passionnĂ©s par leur charme unique, leurs caractĂ©ristiques innovantes et leur design intemporel.
Mikhail Podorozhansky
Une voiture marquante, surtout pour moi : ma premiĂšre et toute nouvelle voiture dans tous les sens du terme â juste aprĂšs le lifting ! â voiture Ă©trangĂšre. AprĂšs lâavoir payĂ©e environ 14 000 dollars Ă Moscou, je me suis plongĂ© dans lâagitation et jâai demandĂ© Ă Sergei â un souvenir lumineux ! â Voskresensky de ramener la voiture de Minsk. Oui, le âself-pickupâ Ă©tait une pratique courante pour les premiers concessionnaires officiels de ces annĂ©es-lĂ ! Et vous savez ce qui a dĂ©terminĂ© le choix ? Autre pratique courante de ces annĂ©es-lĂ : un article dans ma revue prĂ©fĂ©rĂ©e, AvtoReview ! Et peu importe que jâaie Ă©crit cet article moi-mĂȘme, sur la base des rĂ©sultats de mon premier âvoyage dâaffairesâ en France. Et lorsque Znamensky mâa proposĂ© de faire un tour et de rafraĂźchir mes impressions il y a quelques semaines, jâai naturellement refusĂ© : âNon !â. Il nây a pas dâanciens amants dans le monde, tout comme il nây a pas de force qui me ferait, par exemple, descendre une bouteille dâAgdam dans le couloir pour deux ou trois, mĂȘme si je suis encore prĂȘt Ă chanter une simple chanson country en rĂ© majeur de la fin des annĂ©es soixante-dix : âSi seulement jâavais quarante-sept roubles, oh-oh, ce serait cool tout courtâŠâ
CâĂ©tait cool. Absolument. Sans ABS, et encore moins ESP. De Divakov et du mĂȘme Voskresensky, jâai absorbĂ© avec aviditĂ© les connaissances en matiĂšre de maniabilitĂ© ; je nâai pas manquĂ© une seule sortie sur la piste dâessai, et soudain â il Ă©tait lĂ , lâidĂ©al ! Quel retour dâinformation par le volant, quel sentiment de confiance enivrant â et avec quelle facilitĂ©, sous le sifflement des pneus, cette confiance glisse vers lâinsouciance ! Mais pendant ces cinq annĂ©es, pas une seule erreur, pas une seule pirouette involontaire, pas une seule Ă©gratignure !
Couverture dâAutoreview (1992)
La principale rĂ©vĂ©lation est, bien sĂ»r, lâĂ©lastocinĂ©matique : des rĂ©actions fantastiquement prĂ©cises, souvent salvatrices, aux changements de dĂ©bit de carburant dans les virages (câest-Ă -dire aux changements de charge verticale sur les roues arriĂšre et Ă la dĂ©flexion qui en dĂ©coule). Oui, plus tard il y a eu la 306e, et la 407e, mais lĂ les ajustements Ă©lastocinĂ©matiques se sont dĂ©jĂ transformĂ©s en une certaine Ă©vidence, accessible Ă beaucoup de valeur, tandis que dans la Peugeot 405, il sâest manifestĂ© tranquillement et prĂ©cisĂ©ment quand on en avait le plus besoin.
Dâailleurs, la plus grosse Peugeot 605 de lâĂ©poque Ă©tait encore plus mal lotie : en raison de son plus grand moment dâinertie, la voiture pouvait facilement â et en un instant â se mettre en survirage en levant le pied de lâaccĂ©lĂ©rateur. â Et je lâai bien mĂ©ritĂ© : les deux fois, je faisais de la figuration, mais avec la Peugeot 405, câĂ©tait intime, entre nous. Et la taille, soit dit en passant, Ă©tait la mienne.
Des collĂšgues journalistes plus expĂ©rimentĂ©s, originaires de pays occidentaux amis Ă lâĂ©poque, ont rĂ©pondu quâils avaient connu cette joie plus tĂŽt : quelquâun â avec la lĂ©gendaire Peugeot 205 (elle annonçait le dĂ©but du triomphe des suspensions françaises), quelquâun â avec la Peugeot 309, mais câĂ©tait lâĂ©poque oĂč les rĂȘves les plus audacieux Ă©taient ceux de la VAZ-2108.
De plus, Ă partir de la Peugeot 405, je nâai mĂȘme plus envisagĂ© dâacheter des voitures dâoccasion. Quâils soient moins chers, quâils soient plus simples, mais seulement sâils sont neufs, seulement sâils sont Ă vous, facturĂ©s (voire infectĂ©s) uniquement par vous. Et si je laisse quelquâun la conduire, ce nâest pas tant pour sa fiabilitĂ© que pour le plaisir quâil en retire. Jâai donc demandĂ© Ă Voskresensky de faire venir la Peugeot de BiĂ©lorussie⊠Pourtant, il nâaurait pas pu ĂȘtre plus fiable ! Câest peut-ĂȘtre pour cela que nous sommes allĂ©s si vite et si joyeusement.
Jâai peur de lire ce que Znamensky et ses amis vont Ă©crire sur la Peugeot 405. Mais je suis curieux de savoir sâils remarqueront que sur des vagues douces, Ă environ 140-145 km/h, il y a toujours une diffĂ©rence dans le travail de la suspension et de la direction â et que la voiture oscille lĂ©gĂšrement. Toutefois, comme je le soupçonnais Ă lâĂ©poque, il sâagit dâune consĂ©quence de l'âadaptation frontaleâ sous la forme dâune garde au sol accrue dâun pouce. Bien sĂ»r, je le lirai, mais au volant dans un quart de siĂšcle, pas question !
Andrey Mokhov
CitroĂ«n aurait pu ĂȘtre produite Ă Moscou. Avant mĂȘme ses dĂ©buts mondiaux, les Français ont apportĂ© la future BX Ă AZLK et proposĂ© de lancer la production dâune version simplifiĂ©e avec suspension Ă ressort, mais les parties ne se sont pas mises dâaccord sur les termes Ă lâĂ©poque. Mais par la suite, le BX sâest retrouvĂ© Ă lâusine de Moscou. En 1983, une telle CitroĂ«n a Ă©tĂ© achetĂ©e pour effectuer des essais comparatifs avec le nouveau modĂšle 2141 â et pour se familiariser avec les caractĂ©ristiques de lâingĂ©nierie française.
Photo 17. Automobile âCitroĂ«n BXI6TR Sâ
AZLK a reçu une voiture Ă hayon sous la forme dâune BX 16 TRS de 1983, câest-Ă -dire une modification de la premiĂšre pĂ©riode avec un moteur de 1,6 litre. Il Ă©tait Ă©quipĂ© dâun carburateur Weber 32/34 DRTC Ă double chambre, ce qui lui confĂ©rait une puissance de 90 ch. La CitroĂ«n de lâAZLK Ă©tait Ă©quipĂ©e dâune direction Ă crĂ©maillĂšre sans assistance Ă©lectrique, mais des freins Ă disque Ă©taient installĂ©s sur toutes les roues. En plus de la suspension hydropneumatique, le BX surprend par sa combinaison dâinstruments avec un compteur de vitesse Ă tambour et un tachymĂštre Ă©lectronique. Il est Ă©quipĂ© de rares pneus Michelin TRX âmĂ©triquesâ.
Dans les annĂ©es 70, il sâagissait de certains des premiers pneus radiaux Ă profil bas, mais ils diffĂ©raient considĂ©rablement des pneus radiaux ordinaires par la construction de leurs flancs et ne pouvaient pas ĂȘtre montĂ©s sur des roues traditionnelles. Pour Ă©viter toute confusion, Michelin a produit des pneus TRX en dimensions mĂ©triques, Ă installer uniquement sur des roues spĂ©ciales âmĂ©triquesâ. Notre CitroĂ«n avait alors des pneus de 170/65 R365.
Photo 22. Automobile âCitroĂ«n BXI6TR Sâ
Les essais Ă Dmitrov ont Ă©tĂ© menĂ©s dans leur intĂ©gralitĂ©, y compris lâaccĂ©lĂ©ration, le freinage, la consommation de carburant, le bruit externe et interne, la toxicitĂ©, la visibilitĂ© et dâautres paramĂštres. Il a Ă©tĂ© constatĂ©, entre autres, que la zone de nettoyage du pare-brise de la CitroĂ«n Ă©quipĂ©e dâun seul essuie-glace ne rĂ©pondait pas aux exigences de la GOST. Les Ă©missions de substances nocives ont Ă©galement dĂ©passĂ© les paramĂštres de lâĂ©poque, dĂ©passant la norme dâune fois et demie. Mais câĂ©tait tout de mĂȘme une voiture dâun autre univers.
Le âFrançaisâ, dotĂ© dâun moteur de 1600 cm3 Ă lâĂ©poque, atteignait 100 km/h en 13,8 secondes et parvenait Ă 167,5 km/h. Des chiffres inatteignables pour le Moskvich. Le âquarante et uniĂšmeâ, Ă©quipĂ© du moteur Ufa, atteint Ă peine les âcentâ en 21 â vingt et une ! â secondesâ.
Photo 19. Automobile âCitroĂ«n BXI6TR Sâ
Cependant, les mesures des caractĂ©ristiques dynamiques et de la consommation de carburant ont Ă©tĂ© effectuĂ©es avec des Ă©quipements obsolĂštes de la production NAAMI, dont la prĂ©cision nâĂ©tait pas contestĂ©e. Un dispositif Ă©lectromĂ©canique tel quâune âcinquiĂšme roueâ enregistrait les donnĂ©es sur une longue bande de papier, et les ingĂ©nieurs devaient ensuite sâarmer dâune rĂšgle et traduire manuellement la courbe du graphique en kilomĂštres, secondes et mĂštres comprĂ©hensibles.
Photo 18. Automobile âCitroĂ«n BXI6TR Sâ
AprĂšs les essais, la CitroĂ«n est restĂ©e dans le garage de lâAZLK Design and Experimental Works, mais Ă un moment donnĂ©, le directeur technique a dĂ» se rendre en voyage dâaffaires dans une usine voisine â et il a pris la CitroĂ«n pour faire un tour, mais ne lâa jamais rendue. Il lâa conduite sans jamais en sortir, en a fait sa voiture personnelle jusquâĂ ce que, vers le dĂ©but des annĂ©es 90, au cours dâun voyage, la suspension sâenfonce dans les tampons. Les hydropneumatiques se âdĂ©gonflentâ et la CitroĂ«n tombe. La cause de la dĂ©faillance de la suspension nâa pas Ă©tĂ© Ă©tablie de maniĂšre fiable Ă lâĂ©poque, mais il Ă©tait clair que le BX avait perdu beaucoup de liquide de fonctionnement. Ă lâĂ©poque, il nâĂ©tait possible de lâacheter quâĂ lâĂ©tranger, thĂ©oriquement, par exemple par lâintermĂ©diaire de la sociĂ©tĂ© finlandaise Konela. Au lieu de cela, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de remplir la CitroĂ«n avec du liquide provenant de la ZIL. Le rĂ©sultat ne sâest pas fait attendre : le BX est finalement devenu une plaisanterie.
Sergey Znaemsky
Photos de PSA Peugeot Citroën, Iran Khodro, Reliant et Bertone
Normalisation technique ? Quâen est-il de la conception partagĂ©e ? La CitroĂ«n BX et la Peugeot 405 en ont Ă©galement fait lâexpĂ©rience dans lâhistoire de lâautomobile.
Les travaux sur le projet BX (le BX de prĂ©-production) ont commencĂ© en 1977. CitroĂ«n nâa pas de chef designer Ă lâĂ©poque car le prĂ©cĂ©dent chef styliste, Robert Opron, a refusĂ© de travailler sous la direction de Peugeot et est parti chez Renault dĂšs 1974. La nouvelle direction ne sâest pas empressĂ©e de trouver un autre responsable du centre de stylisme. Ce nâest quâen 1982 quâils ont nommĂ© un AmĂ©ricain, Karl Olsen, Ă ce poste. Puis, en 1977, les designers internes ont commencĂ© Ă travailler en sâinspirant des idĂ©es dâOpron.
Les premiĂšres maquettes prĂ©sentaient dĂ©jĂ une voiture Ă hayon avec un long nez et une silhouette pyramidale. Pourtant, la direction du conglomĂ©rat a prĂ©fĂ©rĂ© confier le design au studio Bertone, avec son brillant Marcello Gandini. Gandini nâest cependant pas pressĂ© de trouver une image originale pour CitroĂ«n. Ă cette Ă©poque, il est fascinĂ© par le style gĂ©omĂ©trique âorigamiâ, quâil incarne dâabord dans le concept-car Jaguar Ascot, puis dans la grande voiture Ă hayon Reliant FW11. Essentiellement, pour les Français, le maestro a compilĂ© les solutions de ces voitures dans une nouvelle image qui semblait avant-gardiste dans le style de CitroĂ«n, mais qui ressemblait stylistiquement Ă une petite Lamborghini Ă cinq portes.
La Jaguar Ascot est apparue en 1977 sur la base du coupé XI-5.
Reliant a fabriqué la FW11, une voiture à hayon à propulsion arriÚre, pour la marque turque Otosan.
Il est intĂ©ressant de noter que les formes angulaires ne conviennent pas au design aĂ©rodynamique caractĂ©ristique de CitroĂ«n, de sorte que le coefficient de traĂźnĂ©e (Cx) sâest avĂ©rĂ© encore plus Ă©levĂ© que celui de lâancien modĂšle GS, que la BX Ă©tait destinĂ©e Ă remplacer â 0,35 contre 0,318.
Mais ce nâest pas tout. Gandini dĂ©cide de ne pas sâarrĂȘter lĂ et, aprĂšs lâapprobation du projet XB, Bertone prĂ©sente ses concept-cars Fiat X1/10 et Volvo Tundra, qui ressemblent aux frĂšres et sĆurs naturels de CitroĂ«n. Toutes ont Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©es avant que la BX ne soit prĂ©sentĂ©e au monde, de sorte que les Français se sont retrouvĂ©s dans une situation oĂč leur nouvelle voiture sâest avĂ©rĂ©e ĂȘtre non seulement Ă moitiĂ© Peugeot Ă lâintĂ©rieur, mais aussi un peu Volvo Ă lâextĂ©rieur.
Le concept Volvo Tundra basé sur la Volvo 343
Heureusement, ces dĂ©tails nâont pas gĂȘnĂ© les vrais acheteurs. Dâautant plus que la CitroĂ«n est devenue la seule voiture de sĂ©rie de cette gamme. La BX achevĂ©e est annoncĂ©e en juin 1982 et prĂ©sentĂ©e en direct le 23 septembre sous la Tour Eiffel. Ă la fin de lâannĂ©e 1983, elle sâest hissĂ©e dans le top 10 du marchĂ© automobile français et, Ă la fin de lâannĂ©e 1985, elle a pris la troisiĂšme place dans son pays dâorigine, talonnant seulement la super petite Peugeot 205 et la Renault 5.
Au milieu des années 80, le volume normal des ventes de ce modÚle était de 120 000 à 125 000 voitures par an. Et ce, uniquement en France. Le BX a également été produit en Espagne et en Yougoslavie. En outre, les breaks sont fabriqués dans une autre usine française appartenant à Heuliez.
Pour allĂ©ger la carrosserie, CitroĂ«n utilise un capot et une porte de coffre en plastique. Il est vrai que câest sur la version budget du BX 15 TGE que, pour une raison ou une autre, le capot Ă©tait en acier. Cependant, mĂȘme dans ce cas, le poids Ă vide nâest que de 950 kg
Selon les pays, les modĂšles BX Ă©taient Ă©quipĂ©s de moteurs Ă essence de 1,1 Ă 1,9 litre et de moteurs diesel de 1,8 et 1,9 litre. Au total, il y avait neuf unitĂ©s diffĂ©rentes, allant de 54 Ă 160 ch. Sans compter la version rallye 4TC dotĂ©e dâun moteur turbo Simca de 200 chevaux.
Câest ainsi que les instructions de CitroĂ«n expliquent lâutilisation des quatre niveaux de suspension. La garde au sol minimale sert uniquement au stationnement et Ă lâentretien. Position normale (160 mm) â pour la conduite quotidienne. La position intermĂ©diaire (190 mm) est rĂ©servĂ©e aux routes en mauvais Ă©tat. Position supĂ©rieure (235 mm) â pour changer de roue et franchir lentement des obstacles extrĂȘmes
Les versions ordinaires Ă©taient proposĂ©es avec des boĂźtes de vitesses manuelles et automatiques et, Ă partir de 1988, il existait Ă©galement une version Ă quatre roues motrices BX 4Ă4 avec un diffĂ©rentiel central mĂ©canique et un diffĂ©rentiel autobloquant Ă lâarriĂšre. De plus, cette transmission Ă©tait compatible avec le moteur standard de 107 ch des familiales et le moteur de 160 ch de la version GTI. Mais la suspension est toujours la mĂȘme : la BX joue le rĂŽle de la plus jeune CitroĂ«n hydropneumatique.
La particularitĂ© de la suspension avant rĂ©side dans les supports Ă©lastiques en caoutchouc qui, au lieu des roulements, assurent la rotation des jambes de force. Pour lutter contre le cabrage Ă lâaccĂ©lĂ©ration, les jambes de force sont installĂ©es avec une inclinaison de dix degrĂ©s vers lâavant (chasse positive â 2°351).
Les sphĂšres arriĂšre et les vĂ©rins hydrauliques sont situĂ©s Ă lâhorizontale et agissent sur des bras traĂźnants indĂ©pendants de chaque cĂŽtĂ©. La pression du gaz dans les sphĂšres arriĂšre est plus faible que dans les sphĂšres avant â
â 40 bar contre 55 bar. Toutes les BX, contrairement Ă la Peugeot 405, Ă©taient Ă©quipĂ©es de freins Ă disque Ă lâarriĂšre
Le seul changement de style sĂ©rieux quâil ait subi date de 1987. Les changements nâont pratiquement pas affectĂ© lâextĂ©rieur, mais ont transformĂ© lâintĂ©rieur, et les anciens moteurs de la sĂ©rie X ont disparu de la gamme de moteurs. Ces moteurs combinaient le moteur et la transmission dans un seul carter (similaire Ă celui de la Mini) et Ă©taient installĂ©s presque horizontalement avec une inclinaison de 72 degrĂ©s.
Voici Ă quoi ressemblait lâintĂ©rieur âĂ©lectroniqueâ de la version limitĂ©e de BX Digit. En 1985, CitroĂ«n nâa produit que 3 000 de ces voitures.
La production de voitures Ă hayon a Ă©tĂ© progressivement arrĂȘtĂ©e en 1993 avec lâintroduction du modĂšle Xantia, mais des breaks ont Ă©tĂ© produits jusquâen 1994. Au total, 2,3 millions dâunitĂ©s ont Ă©tĂ© produites en 12 ans, soit une moyenne de prĂšs de 200 000 unitĂ©s par an, ce qui fait de la BX lâune des CitroĂ«n les plus produites en sĂ©rie de lâhistoire.
Cependant, il y a une chose quâil nâa jamais rĂ©ussi Ă faire. Il sâagit du prix de la voiture europĂ©enne de lâannĂ©e. LâannĂ©e de ses dĂ©buts, la BX a rencontrĂ© des premiĂšres telles que lâAudi 100, la Ford Sierra, la Volvo 760, et est restĂ©e dans leur ombre en matiĂšre de relations publiques. Mais la Peugeot 405 Ă plate-forme partagĂ©e a eu beaucoup plus de chance : en 1988, elle a remportĂ© le titre COTY, face Ă la CitroĂ«n AX et Ă la Honda Prelude.
Contrairement Ă la logique des projets de partage de plate-forme, le dĂ©veloppement de la Peugeot 405 nâa commencĂ© que lorsque la BX Ă©tait dĂ©jĂ sur la chaĂźne de montage. Le conglomĂ©rat sâest donnĂ© pour mission de dĂ©velopper la âberline parfaiteâ, dotĂ©e dâun rendement Ă©nergĂ©tique et dâune dynamique de pointe.
Peugeot disposait dâune puissante Ă©quipe de designers, dont le remarquable designer extĂ©rieur Gerard Welter, futur crĂ©ateur de lâapparence du modĂšle 205. Et la clĂ© des formes de la nouvelle berline a Ă©tĂ© trouvĂ©e par les stylistes de Peugeot Ă partir de la sĂ©rie de concept-cars aĂ©rodynamiques VERA, commencĂ©e en 1980. Mais le concours de design pour la version de sĂ©rie a Ă©tĂ© remportĂ© par le studio Pininfarina, avec lequel Peugeot collabore rĂ©guliĂšrement depuis prĂšs de 25 ans. Cependant, la mĂ©saventure du design âpartagĂ©â sâest rĂ©pĂ©tĂ©e cette fois-ci Ă©galement.
1983 Concept VERA+ basé sur la Peugeot 309
En 1987, la Peugeot 405 achevĂ©e est prĂ©sentĂ©e au public quelques mois avant la berline Alfa Romeo 164, Ă©galement nĂ©e de Pininfarina et ressemblant de profil Ă un clone agrandi de la âquatre cent cinquiĂšmeâ. Les passionnĂ©s dâAlfa croient toujours quâils avaient le design original et que les Français en ont eu une copie. Pourtant, Ă en juger par le concept VERA+ 1983, lâorigine de la Peugeot ne laisse aucun doute. Mais le design de lâAlfa Ă©tait dĂ©jĂ prĂȘt Ă ce moment-lĂ . En bref, Pininfarina a travaillĂ© sur deux projets simultanĂ©ment et, apparemment, a lĂ©gĂšrement unifiĂ© les processus crĂ©atifs. Ou peu sâen faut, puisque deux ans plus tard, les Italiens fabriquaient Ă©galement la berline 605 pour les Français avec les mĂȘmes caractĂ©ristiques. Mais tout cela nâenlĂšve rien Ă la beautĂ© de la Peugeot 405 ?
Dans un premier temps, la voiture nâa Ă©tĂ© commercialisĂ©e quâavec des moteurs Ă essence de 1,6 et 1,9 litre et uniquement en version quatre portes, ce qui ne lâa pas empĂȘchĂ©e de recevoir les Ă©loges de la presse europĂ©enne et de remporter immĂ©diatement le concours COTY avec un rĂ©sultat qui reste Ă ce jour un record : 464 points.
Dâailleurs, les talents de pilote de Peugeot ne sont pas surprenants, puisque la âdeux cent cinquiĂšmeâ rugit dĂ©jĂ en Europe, et que la 405 utilise une suspension arriĂšre similaire. Le schĂ©ma de suspension lui-mĂȘme, avec des bras longitudinaux, remontait au break 305, mais il y avait des ressorts horizontaux, et pour les 205 et 405, ils ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des barres de torsion. Cette recette a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour les modĂšles compacts jusquâĂ la sortie de la famille 307, mais la 405 est restĂ©e la derniĂšre moyenne Peugeot Ă barre de torsion, le modĂšle 406 Ă©tant passĂ© Ă une suspension multibras et Ă des ressorts hĂ©licoĂŻdaux.
Le secret de la tenue de route de Peugeot réside dans une suspension arriÚre indépendante avec des bras oscillants, des barres de torsion et des amortisseurs presque horizontaux
Le nombre total de moteurs diffĂ©rents installĂ©s sur la âquatre cent cinquiĂšmeâ sâest avĂ©rĂ© encore plus important que celui de CitroĂ«n â 12 moteurs. Il sâagit notamment des moteurs de la sĂ©rie TU, avec lesquels les Français ont Ă©tĂ© les premiers Ă maĂźtriser la production de moteurs Ă essence et de diesels avec un bloc-cylindres commun.
AprĂšs le restylage de 1992, la Peugeot 405 a reçu un nouvel intĂ©rieur, un accoudoir avant, un accoudoir arriĂšre et un canapĂ© Ă trois ceintures. Les optiques arriĂšre ont reçu des sections teintĂ©es. La rigiditĂ© de la carrosserie a augmentĂ© et il est devenu possible dâabaisser le seuil du tronc jusquâau pare-chocs.
Câest en France que la nouvelle Peugeot sâest le mieux vendue, bien sĂ»r. Et bien quâelle ne se soit jamais classĂ©e parmi les trois meilleures ventes, le volume moyen des ventes Ă la fin des annĂ©es 80 Ă©tait supĂ©rieur Ă celui de la CitroĂ«n BX â 130 000-145 000 voitures par an. Le Royaume-Uni Ă©tait le deuxiĂšme marchĂ© le plus important (40 000 Ă 50 000 voitures par an), et la Peugeot 405 Ă©tait encore exportĂ©e vers les Ătats-Unis jusquâen 1991.
Ă la fin des annĂ©es 80, les journalistes europĂ©ens ont sĂ©rieusement comparĂ© les voitures âchaudesâ CitroĂ«n BX GTI, Peugeot 405 Mi-16, Renault 21 Turbo et Mercedes-Benz 190E 2.3-16.
Mais dans les annĂ©es 90, sa popularitĂ© a commencĂ© Ă dĂ©cliner, mĂȘme en Europe, malgrĂ© une sĂ©rie de liftings. NĂ©anmoins, en 11 ans, un total de 2,5 millions de âquatre cent cinquiĂšmeâ ont Ă©tĂ© produits. En rĂ©alitĂ©, lâhistoire de cette voiture se poursuit encore aujourdâhui, puisque Iran Khodro a achetĂ© une licence aux Français dans les annĂ©es 90 et propose aujourdâhui Ă la fois la Peugeot 405 dans sa forme presque originale et de nombreux modĂšles exclusifs basĂ©s sur cette berline sous les noms de Samand, Soren et Dena.
Un livret moderne dâIran Khodro propose dâacheter une toute nouvelle Peugeot 405 SLX avec un moteur TU5 (1,6 l, 105 ch), lâABS et deux airbags.
Photo : Dmitry Pitersky
Il sâagit dâune traduction. Vous pouvez lire lâarticle original ici : ĐĐșĐŸĐœĐŸĐŒĐ°ĐłĐžŃ : CitroĂ«n BX ĐżŃĐŸŃĐžĐČ Peugeot 405 (+ ĐČĐŸŃĐżĐŸĐŒĐžĐœĐ°ĐœĐžŃ ĐĐŸĐŽĐŸŃĐŸĐ¶Đ°ĐœŃĐșĐŸĐłĐŸ Đž ĐĐŸŃ ĐŸĐČĐ°)
Publié March 07, 2024 ⹠26m to read