Je suis sĂ»r que la plupart dâentre vous ont ouvert ce dossier en se demandant comment les comparer. Quelles que soient les performances du C5 Aircross et du RAV4, un certain acheteur choisira Toyota des dizaines, voire des centaines de fois. NĂ©anmoins, les deux nouveautĂ©s du segment le plus populaire sont proposĂ©es Ă un prix comparable et disposent de leurs propres atouts. Mais seul le RAV4 peut ĂȘtre Ă©quipĂ© dâune transmission intĂ©grale, mĂȘme avec le moteur 2.0 de base. En revanche, le C5 Aircross est disponible avec un moteur diesel. Ce sont les options que nous avons choisies pour la comparaison. Et nous avons constatĂ© une Ă©tonnante similitude idĂ©ologique entre elles.
Les deux modĂšles sont intĂ©ressants. Toyota mise sur le machisme, rappelant parfois le Prado ou mĂȘme le Land Cruiser 200 â surtout Ă lâintĂ©rieur. CitroĂ«n, câest la France elle-mĂȘme, et cela en dit long. Toutefois, lâaspect ornemental est ici gĂąchĂ© par des Ă©carts de carrosserie inĂ©gaux. Dans le RAV4, bien quâils soient grands, ils sont soignĂ©s. Tous les seuils sont recouverts de portes, et lâaccĂšs sans clĂ© ne fonctionne que sur les portes avant. Les Japonais ont âlargementâ Ă©conomisĂ© sur le rĂ©troĂ©clairage : seul le bouton de la vitre Ă©lectrique du conducteur sâallume en bleu sur la porte.
Il est surprenant de constater que, bien que la proportion de matĂ©riaux de revĂȘtement souples soit objectivement plus Ă©levĂ©e dans une voiture japonaise, son intĂ©rieur est perçu comme moins cher. De petites touches comme la garniture en tissu des montants A ou le plafonnier Ă LED aident CitroĂ«n Ă se dĂ©marquer. Le tableau de bord Ă©lectronique avant-gardiste et le sĂ©lecteur automatique donnent lâimpression dâune voiture plus moderne et plus avancĂ©e que le conservateur RAV4. Les contenants pour les petits objets sont plus grands et mieux finis.
Câest pourquoi la Toyota est accueillante Ă lâĂ©gard des passagers arriĂšre. Lâespace est plus que suffisant, mĂȘme si lâon sâassoit avec des bottes de marche. Les jambes sont faciles Ă mettre en place lorsquâon monte dans la voiture. Le salon CitroĂ«n est tout aussi large, mais on sâassoit sur les siĂšges hauts et durs comme sur un perchoir. De plus, les boucles saillantes des ceintures de sĂ©curitĂ© empĂȘchent de se dĂ©placer sur le cĂŽtĂ©. Je dirais que la C5 est bien adaptĂ©e au transport dâenfants : mĂȘme le siĂšge avant est Ă©quipĂ© dâIsofix, et les supports arriĂšre sont Ă©cartĂ©s pour quâun passager puisse se glisser entre deux siĂšges dâenfant. Mais lâespace est limitĂ© en longueur, les enfants auront les pieds jusquâaux dossiers avant.
Le rĂ©glage individuel des trois parties du canapĂ© arriĂšre nâest pas non plus un jeu dâenfant : il ne peut ĂȘtre dĂ©placĂ© que vers lâavant, ce qui augmente le volume du coffre. Les compartiments de chargement des deux voitures sont identiques. La diffĂ©rence est que la CitroĂ«n est mieux finie. Cependant, le hayon ne sâĂ©lĂšve quâĂ 5â8 du sol. Mais, grĂące Ă un capteur dâoscillation, vous pouvez fermer le coffre et le verrouillage central en mĂȘme temps, sans les mains. Dans le cas de la Toyota, il faut attendre dix secondes pour que la propulsion Ă©lectrique fonctionne, puis verrouiller la voiture Ă lâaide dâun porte-clĂ©s ou dâun bouton sur la portiĂšre.
Les concepteurs du systĂšme multimĂ©dia de Toyota ont Ă©galement fait preuve dâun conservatisme excessif. Il est dĂ©primant, non seulement en raison de graphiques ternes et de fonctionnalitĂ©s modestes, mais aussi parce quâil faut tendre la main vers lâĂ©cran et les boutons qui lâencadrent. La position de conduite est Ă©levĂ©e. La visibilitĂ© est meilleure que chez CitroĂ«n grĂące Ă des rĂ©troviseurs plus larges, Ă©loignĂ©s des montants, et Ă des zones de nettoyage dĂ©veloppĂ©es pour les vitres avant et arriĂšre. Le sĂ©lecteur CVT traditionnel est dĂ©placĂ© vers le passager. MĂȘme dans la version avec conduite Ă droite.
Les premiers kilomĂštres du chemin RAV4 passe de maniĂšre inattendue en douceur, se balançant sur lâasphalte lisse et doucement, lĂ©gĂšrement retardĂ©, rĂ©agissant Ă toutes les actions de contrĂŽle. Il y a des rĂ©clamations lors de lâaccĂ©lĂ©ration jusquâĂ une vitesse confortable. MĂȘme en ville, la Toyota est bruyante : les roues bourdonnent, on entend la rue, la prĂ©sence constante du son inoffensif mais intrusif du moteur est agaçante. En lâabsence de Đ”ŃŃ de pression, il nây a pas assez de couple, et en rĂ©ponse Ă toute pression significative sur lâaccĂ©lĂ©rateur, le moteur est forcĂ© de grimper Ă 3000-4000 tr/min.
Le contrĂŽle de la traction nâest pas pratique. Ă bas rĂ©gime â jusquâĂ environ un tiers de la course de la pĂ©dale de plancher â la boĂźte de vitesses Toyota fonctionne comme il se doit pour un variateur : sans dĂ©pendance directe de la vitesse par rapport aux variations de vitesse. En relĂąchant lâaccĂ©lĂ©rateur, elles tombent. En appuyant Ă nouveau, je suis obligĂ© dâattendre que les transitoires passent. Le mode sport nâaide pas vraiment. Ce nâest quâen pĂ©dalant Ă fond que la boĂźte imite lâĂ©tagement et que la prĂ©cision du contrĂŽle de la vitesse devient acceptable. Les capacitĂ©s de limitation de la 2.0 aspirĂ©e sont trĂšs bonnes : les dĂ©passements en âpĂ©dale Ă fondâ ne sont pas effrayants.Â
CitroĂ«n rĂ©agit Ă la plupart des boutons par une seconde dâhĂ©sitation. Ceci est particuliĂšrement gĂȘnant lors du dĂ©marrage du moteur. Au ralenti, le diesel surprend par une vibration passĂ©e inaperçue lors du premier essai. Le site Drive2 montre que le cas nâest pas isolĂ© : des frissons apparaissent soit dans le froid, soit aprĂšs plusieurs centaines de kilomĂštres. Cependant, on peut pardonner au moteur français une accĂ©lĂ©ration affirmĂ©e, silencieuse et douce. Seule la boĂźte automatique Aisin Ă huit rapports, dans un embouteillage, tire moins bien que la DSG, en activant et dĂ©sactivant de maniĂšre chaotique lâembrayage situĂ© devant le convertisseur de couple.
Il est difficile de se poser Ă bord dâune CitroĂ«n, car lorsque lâon abaisse lâoreiller, il retombe lourdement. Mais le profil est rĂ©ussi : grĂące Ă la rĂ©partition optimale des charges, on ne se fatigue pas sur une longue route. Le volant et les pĂ©dales sont plus lĂ©gers que ceux de Toyota et offrent un meilleur retour dâinformation. Sur une rare route idĂ©ale, le C5 Aircross ne roule pas, mais flotte sur les amortisseurs de marque des Progressive Hydraulic Cushions, Ă©vitant ainsi de se balancer. Mais il suffit de tourner le volant ou de ralentir pour quâil prenne inĂ©vitablement du roulis, lĂ©gĂšrement, mais de maniĂšre perceptible. Câest inhabituel.
HĂ©las, la CitroĂ«n ne rĂ©siste pas Ă lâĂ©preuve de la route de province. Seules les petites bosses sont avalĂ©es avec fracas et mieux que la Toyota. La paritĂ© sâĂ©tablit dĂ©jĂ sur les moyennes, et les gros nids-de-poule provoquent une panne prĂ©coce de lâhydraulique de la marque. Et câest difficile Ă prĂ©voir. Du coup, on roule dĂ©libĂ©rĂ©ment moins vite sur une niveleuse ou un asphalte rapiĂ©cĂ©, si quelque chose ne fonctionne pas. Ici, le RAV4, avec sa consommation dâĂ©nergie dĂ©cente (malgrĂ© les roues de 19 pouces contre celles de 18 pouces de la CitroĂ«n), prend lâavantage. Par consĂ©quent, en gĂ©nĂ©ral, la douceur mĂ©rite la mĂȘme note.
Le Toyota se conduit de maniĂšre fluide, ce qui est typique dâun crossover. Le kit complet âPrestigeâ et dâautres de la classe supĂ©rieure sont Ă©quipĂ©s dâune transmission avec une alimentation sĂ©parĂ©e de la traction aux roues arriĂšre grĂące Ă des embrayages individuels pour chacun des arbres de transmission. Mais lâeffet du systĂšme nâest perceptible que sur lâĂ©cran de lâordinateur de bord, et la voiture elle-mĂȘme ne rĂ©agit pratiquement pas au jeu de la traction. CouplĂ©e Ă une suspension confortable, qui nâaime vraiment pas les petites vagues dâasphalte, elle vous dĂ©tend.
Et dans une atmosphĂšre aussi dĂ©tendue, vous entrez accidentellement dans le virage plus vite que dâhabitude. Le RAV4 semble logiquement se tenir en arc de cercle, en sâappuyant principalement sur lâessieu avant⊠Et au bout dâune seconde, il tente soudain un dĂ©rapage fulgurant, doucement tirĂ© par le systĂšme de stabilisation ! Si vous ne le dĂ©sactivez pas (et Toyota lâautorise en principe), il est difficile de se tuer. Cependant, une telle bifurcation de caractĂšre est-elle appropriĂ©e pour une voiture dont le rĂŽle confortable est mis en avant ?
LâAircross, aprĂšs avoir surmontĂ© le roulis initial, sâĂ©lĂšve vers lâarc de cercle avec plus dâassurance et de prĂ©cision. LâĂ©quilibre en virage de la CitroĂ«n est meilleur et il nây a presque pas de sous-virage ennuyeux. La direction, contrairement aux voitures de la premiĂšre prĂ©sentation, est rĂ©glĂ©e pour un retour dâinformation correct, plus sincĂšre que dans la Toyota, oĂč le volant cherche plutĂŽt de maniĂšre obsessionnelle Ă revenir Ă âzĂ©roâ. De plus, la C5 se retourne sur une plus petite surface.
En tout-terrain, le RAV4 Ă transmission intĂ©grale fait beaucoup plus. Les systĂšmes de sĂ©lection des modes tout-terrain ont Ă©tĂ© inclus dans les deux voitures de test, mais le Grip Control français est inefficace. Par exemple, câest en mode âsableâ quâil tire le mieux sur la neige. En outre, CitroĂ«n recule parfois au dĂ©marrage â le systĂšme de recul ne fonctionne que sur les pentes supĂ©rieures Ă 8 %. La protection en acier de lâunitĂ© motrice est une bonne chose. Mais sous cette protection, on retrouve les mĂȘmes 6,6 pouces que sous le bouclier en plastique de la Toyota.
Le confort hivernal de nos voitures est comparable. La CitroĂ«n diesel est Ă©videmment Ă©quipĂ©e dâun chauffage Ă©lectrique supplĂ©mentaire : le chauffage intĂ©rieur chauffe dans la minute ou les deux minutes qui suivent le dĂ©marrage, ce qui compense la lente montĂ©e en tempĂ©rature des siĂšges avant. Et grĂące Ă la tĂ©lĂ©commande du chauffage Webasto, il est possible dâentrer dans une voiture dĂ©jĂ dĂ©givrĂ©e. Lâapproche de Toyota ne convient pas Ă tout le monde, car les fils se profilent devant les yeux dans le pare-brise, et les mains sur le volant ne gĂšlent pas seulement dans les zones de prĂ©hension.
Hormis la marque, le RAV4 nâa que deux arguments de poids face Ă CitroĂ«n : lâespace Ă lâarriĂšre et la transmission intĂ©grale. Je ne peux pas parler pour vous, mais pour moi les avantages ne sont pas Ă©vidents. Câest pourquoi la CitroĂ«n a un meilleur groupe motopropulseur, une meilleure tenue de route et un meilleur Ă©quipement. Ne regardez pas le prix dâune voiture dâessai Ă©quipĂ©e de cuir Nappa et dâun toit panoramique. Le C5 Aircross, comme toute voiture europĂ©enne moderne, peut ĂȘtre configurĂ© indĂ©pendamment, et notre Toyota dâessai dĂ©termine elle-mĂȘme lâensemble des options. On a lâimpression que CitroĂ«n voit une personne en chacun de nous, et que Toyota fait partie de la foule.
Ceci est une traduction. Vous pouvez lire lâoriginal ici: https://www.drive.ru/test-drive/citroen/toyota/5e3ad459ec05c44747000005.html
Publié March 02, 2023 ⹠9m to read