Pourquoi la Toyota Venza ne parvient-elle pas Ă sâimposer en AmĂ©rique ? Jâai pris la voiture de la gĂ©nĂ©ration actuelle pour un court essai en Floride et il semble que jâai trouvĂ© le problĂšme.
Le nom Venza provient de la fusion des mots âventureâ (qui signifie âaudaceâ) et âMonzaâ, une rĂ©gion italienne oĂč se trouve un circuit de course automobile du mĂȘme nom.
Cependant, cette audace nâa pas fonctionnĂ©. AprĂšs tout, la Toyota Venza de premiĂšre gĂ©nĂ©ration Ă©tait basĂ©e sur la plate-forme de la Camry de la sĂ©rie XV40 et a Ă©tĂ© introduite en 2008 comme une tentative de la division amĂ©ricaine de Toyota de combler le vide entre les crossovers RAV4 et Highlander. Le rĂ©sultat Ă©tait en quelque sorte un CatDog â pas tout Ă fait un break, mais pas encore un crossover. Au cours de sa premiĂšre annĂ©e complĂšte de commercialisation, la Venza a trouvĂ© 54 000 acheteurs, mais les ventes ont ensuite dĂ©clinĂ©. Un lĂ©ger lifting en 2012 a lĂ©gĂšrement relancĂ© lâintĂ©rĂȘt, mais trois ans plus tard, le constructeur a discrĂštement retirĂ© la voiture du marchĂ©.
Comme le Ford Edge et le Honda Passport se vendaient plutĂŽt bien, Toyota a dĂ©cidĂ© de donner une nouvelle chance Ă la Venza en 2020. Elle nâa pas dĂ©veloppĂ© de nouvelle voiture et ne lâa mĂȘme pas produite en AmĂ©rique. Au lieu de cela, ils ont simplement importĂ© le Harrier japonais aux Ătats-Unis et lâont rebaptisĂ©.
Au fait, vous souvenez-vous que le Lexus RX Ă©tait basĂ© sur les deux premiĂšres gĂ©nĂ©rations du Toyota Harrier ? Toutefois, Ă partir de la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, le Harrier est devenu un modĂšle Ă part entiĂšre â et lâactuelle quatriĂšme gĂ©nĂ©ration est la suite logique de la troisiĂšme. Bien que la nouvelle Venza porte le nom du Harrier original, elle nâa aucun lien de parentĂ© âmĂ©talliqueâ avec lui. En outre, elle est plus courte de 60 mm (4740 mm) mais plus haute de 50 mm (1660 mm). Lâempattement est exactement le mĂȘme que celui du RAV4, soit 2690 mm, contre 2775 mm pour lâancien.
La Venza ne se veut pas un modĂšle phare, mais son esthĂ©tique est sĂ©duisante. La prĂ©sence de lâemblĂšme Toyota peut souvent faire oublier les imperfections dâassemblage. Par exemple, il y a des divergences dans lâalignement de la garniture chromĂ©e des vitres prĂšs des rĂ©troviseurs latĂ©raux. On note Ă©galement lâinclusion dâune extension en plastique Ă lâavant, permettant de raccourcir le capot, ce qui rappelle les premiers modĂšles de VAZ-2108. En outre, les feux arriĂšre prĂ©sentent le design contemporain Ă bande unique, qui est facilement identifiable. Cependant, en raison des contraintes de conception, les clignotants nâont pas pu y ĂȘtre intĂ©grĂ©s et sont placĂ©s plus bas, Ă cĂŽtĂ© des antibrouillards, sous la forme dâune fine bande de LED, ce qui nâest pas la configuration la plus optimale.
Ă lâintĂ©rieur, absolument tout ce qui se trouve au-dessus de la taille est recouvert de cuir synthĂ©tique, Ă©troitement tendu sur une surface rigide, conformĂ©ment Ă une longue tradition de Toyota. Il y a bien une garniture souple qui court sur toute la largeur du tableau de bord, mais elle ne fait que cinq centimĂštres de profondeur, et tout le reste est recouvert de plastique dur. Par consĂ©quent, la perception de la qualitĂ© est quelque peu amoindrie. Imaginez un intĂ©rieur similaire dans une voiture chinoise : il susciterait probablement de vives critiques. Cependant, Toyota rĂ©ussit Ă sâen tirer Ă bon compte, comme le dit le proverbe : âau moins, câest fiableâ.
Le panneau de commande tactile de la climatisation est en plastique noir brillant, et je nâai pas remarquĂ© tout de suite lâaffichage tĂȘte haute en option : le contraste est un peu faible. En outre, les informations qui y sont affichĂ©es ne sont pas vraiment essentielles.
Passons : la ventilation des siĂšges en option est apprĂ©ciable, dâautant plus que lâĂ©tĂ© a dĂ©jĂ commencĂ© dans la chaude Floride. Mais pourquoi les boutons Ă©troits sont-ils placĂ©s Ă cĂŽtĂ© de la poignĂ©e dâouverture de lâaccoudoir et sâallument-ils en jaune et vert au lieu du bleu et du rouge habituels ?
Le bouton de dĂ©marrage est docilement dissimulĂ© sous la commande de climatisation, Ă©mergeant solitairement de lâemplacement de chargement du tĂ©lĂ©phone. Il ne peut ĂȘtre atteint quâavec un bras tendu. Le rĂ©glage de la tempĂ©rature nĂ©cessite une seule pression par degrĂ©, que vous utilisiez lâunitĂ© de commande de la climatisation ou lâĂ©cran tactile central.
En ce qui concerne le systĂšme multimĂ©dia, la rĂ©solution et les graphismes de Toyota restent en retrait par rapport Ă la plupart des concurrents. Cependant, il est probablement juste dâappliquer la rĂšgle suivante : âNe vous comparez pas aux autres, comparez-vous Ă votre ancien moiâ. Les progrĂšs sont Ă©vidents : les rĂ©ponses sont vives et les retards minimes. Cela peut sâexpliquer par le fait que le processeur nâa pas Ă travailler trop dur. LâĂ©cran peut ĂȘtre divisĂ© en zones et disposĂ© dans nâimporte quel ordre, par exemple en rapprochant la fenĂȘtre de navigation du conducteur. En tapant sur lâune des zones, on peut lâagrandir et la rendre dominante. Ce nâest pas mal, mais cela date dâil y a trois ans. En outre, il sâagit dâune longue tradition chez Toyota.
En outre, la Venza dispose dâune caractĂ©ristique unique dont peu de vĂ©hicules peuvent se targuer : un toit vitrĂ© panoramique Ă©lectrochrome. Il suffit dâappuyer sur un bouton situĂ© prĂšs de lâunitĂ© dâĂ©clairage pour que le toit presque transparent se transforme en une fenĂȘtre qui semble enveloppĂ©e dâun Ă©pais brouillard. Un store coulissant est Ă©galement disponible.
Nous connaissons bien toute la technologie : La Venza est construite sur la plate-forme modulaire GA-K de Toyota (TNGA), qui sous-tend les grands modĂšles, notamment les gĂ©nĂ©rations actuelles de Camry et de RAV4. Ă lâavant, on trouve des jambes de force McPherson, et Ă lâarriĂšre, une suspension multibras.
Sous le capot se trouve la seule option de Toyota, une transmission Ă©lectromĂ©canique Ă variation continue (CVT) avec un quatre cylindres en ligne de 2,5 litres Ă aspiration naturelle, tandis quâun moteur Ă©lectrique sĂ©parĂ© entraĂźne lâessieu arriĂšre. La batterie nickel-mĂ©tal-hydrure dâune capacitĂ© de 0,9 kWh situĂ©e sous la banquette arriĂšre sert uniquement Ă stocker lâĂ©nergie, ce qui signifie que la Venza nâest pas rechargeable et ne peut parcourir que trois Ă quatre kilomĂštres en mode Ă©lectrique pur. La puissance combinĂ©e est considĂ©rable : 222 chevaux, et en mode Sport, la Venza peut ĂȘtre trĂšs dynamique, atteignant les 97 km/h en 7,6 secondes selon des mesures indĂ©pendantes. Toutefois, ce mode nâincite pas Ă une conduite agressive : il suffit de passer en mode normal et de rouler Ă vitesse de croisiĂšre.
Parmi les nouvelles fonctionnalitĂ©s figure la fonction Predictive Efficient Drive (PED), qui analyse lâitinĂ©raire et mĂ©morise les endroits oĂč la voiture freine ou sâarrĂȘte frĂ©quemment afin dâavertir prĂ©ventivement le conducteur de relĂącher la pĂ©dale dâaccĂ©lĂ©rateur pour Ă©conomiser du carburant la prochaine fois. En outre, il optimise le systĂšme de freinage rĂ©gĂ©nĂ©ratif, en utilisant davantage le frein moteur dans les descentes. MĂȘme sans cette fonction, au cours dâun trajet de trois heures en mode modĂ©rĂ©, jâai facilement atteint une consommation de 40 miles par gallon, ce qui Ă©quivaut Ă 5,9 litres aux 100 km. Pas mal ! Exactement la moitiĂ© de ce que consomme ma Lexus RX 350.
La liste des options comprend Ă©galement un systĂšme Ă©lectronique ACA (Active Cornering Assist) qui lutte contre le sous-virage lors du freinage dans les virages. Mais lĂ encore, avec un comportement aussi calme, il est peu probable que lâACA soit enclenchĂ©.
Cela est Ă©galement facilitĂ© par une bonne douceur de roulement. Cependant, le bruit aĂ©rodynamique au niveau de la fenĂȘtre du conducteur est la premiĂšre chose que jâai entendue lorsque jâai pris lâautoroute. Cela faisait longtemps que je nâavais pas observĂ© cela dans les voitures modernes. Pour le reste, la Venza est silencieuse. Ce nâest quâoccasionnellement quâelle Ă©met un gĂ©missement Ă©lectrique semblable Ă celui dâun tramway, qui rappelle les bruits des films dâhorreur.
Jâai rendu la voiture, et il nây a rien Ă rappeler. Il nâest pas surprenant que si, en 2021, la Venza sâest vendue Ă 62 000 exemplaires aux Ătats-Unis, un an plus tard, les ventes ont chutĂ© de prĂšs de la moitiĂ©. Quelle est donc la malĂ©diction familiale de la gamme Venza ? Je pense que câest le fait que le RAV4, dont le format est trĂšs similaire, est initialement plus populaire â et plus abordable. Si le RAV4 hybride aux Ătats-Unis coĂ»te entre 31 225 et 39 530 dollars, la Venza est plus de trois mille dollars plus chĂšre. Et jâai du mal Ă expliquer ce que lâon paie en plus.
Photos dâAleksey Dmitriyev et de Toyota
Il sâagit dâune traduction. Vous pouvez lire lâoriginal ici : https://autoreview.ru/articles/pervaya-vstrecha/kotopes
Publié June 08, 2023 ⹠18m to read