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Les légendes de la piste revisitées : BMW M5 et Mercedes-Benz 500 E

Les légendes de la piste revisitées : BMW M5 et Mercedes-Benz 500 E

Des loups dĂ©guisĂ©s en moutons ? Certainement pas. MĂȘme dans leurs modĂšles de base, la BMW E34 et la Mercedes-Benz sĂ©rie 124 ne prĂ©tendent pas ĂȘtre autre chose que ce qu’elles sont : des prĂ©dateurs. Elles dĂ©gagent une impression de loup de Wall Street, vĂȘtues d’élĂ©gants costumes italiens. Pourtant, dans leurs versions M5 et 500 E, ils se transforment vĂ©ritablement en monstres une fois qu’ils quittent le parking de l’entreprise.

Alors que les derniĂšres gouttes d’eau du dĂ©gel de novembre perlent sur le pare-brise, je n’ai plus qu’à m’accrocher Ă  l’automne pendant six secondes. Devant moi se trouve la ligne droite du terrain d’essai de Dmitrovsky, les pneus arriĂšre de ma BMW s’agrippant aux derniĂšres plaques d’asphalte sĂšches. « Je me dis : « Enfin, nous nous rencontrons, M5, et j’ai besoin de toute ta magie noire maintenant ».

J’ai souvent entendu dire que la derniĂšre M5 E39 « n’était tout simplement pas la mĂȘme », que l’esprit authentique et sauvage de la M5 Ă©tait restĂ© au dĂ©but des annĂ©es 90 avec la version E34, qui ne portait jamais de collier. Pourtant, je n’ai pas eu l’occasion de faire l’expĂ©rience d’une E34 intacte, mĂȘme en version standard. Au lieu de cela, un collĂšgue a rĂ©ussi Ă  opposer une BMW 535i Ă  une Mercedes-Benz 300 E il y a trois ans. Depuis, je suis obsĂ©dĂ© par l’idĂ©e d’organiser l’ultime confrontation, car la M5 de cette Ă©poque n’a jamais participĂ© aux tests d’Auto Review, et nous n’avons pas non plus rencontrĂ© sa rivale, la Mercedes-Benz 500 E.

Maintenant, les deux voitures s’approchent lentement de la barriĂšre du terrain d’essai, leurs phares halogĂšnes datant de l’ñge d’or de la construction automobile Ă©clairant le parking. Cet article peut paraĂźtre dans la catĂ©gorie « rĂ©tro test », mais ne vous y trompez pas. L’écran digital de la BMW n’affiche que 26 900 km, tandis que le compteur de la Mercedes en affiche 88 550. De telles bĂȘtes vieillissent-elles vraiment ?

En rĂ©alitĂ©, seul le kilomĂ©trage de la BMW est vĂ©rifiable ; la Mercedes a probablement parcouru au moins trois fois cette distance. La 500 E a Ă©tĂ© lancĂ©e en 1990, mais notre exemplaire a Ă©tĂ© fabriquĂ© en avril 1992 et a rencontrĂ© son premier propriĂ©taire Ă  Hambourg. Elle est arrivĂ©e en Russie cinq ans plus tard et a Ă©tĂ© entiĂšrement restaurĂ©e cet Ă©tĂ© pour retrouver sa gloire d’origine.

Cette BMW, plus jeune d’un an que la 500 E, appartient Ă  la sĂ©rie E34 M5 qui a vu le jour en 1988. Cependant, elle a reçu une mise Ă  jour significative peu aprĂšs la sortie de la Mercedes cinq litres, avec des amĂ©liorations ajoutĂ©es en 1992. Ainsi, notre berline, assemblĂ©e en septembre 1993, prĂ©sente une version amĂ©liorĂ©e de la M5, dotĂ©e d’un moteur S38B38 plus puissant et du Pack NĂŒrburgring, qui comprend des amortisseurs adaptatifs Ă  commande Ă©lectronique, des roues arriĂšre plus larges et une assistance de direction Servotronic.

Ces classiques trentenaires, en Ă©tat d’exposition, sont le rĂȘve de tout passionnĂ©. Cependant, le prix de leur jeunesse Ă©ternelle est Ă©levĂ©. Aujourd’hui, la BMW M5 et la Mercedes 500 E dans des conditions comparables atteignent des prix similaires Ă  ceux du dĂ©but des annĂ©es 90 : entre 60 000 et 80 000 dollars. Mais comme l’ñge n’est aujourd’hui qu’un chiffre, gardons la comparaison des rĂ©fĂ©rences pour plus tard. Aux Ă©ternels jeunes, la route s’offre. Qu’ils fassent leurs preuves. Mais d’abord, il faut les peser.

La pesĂ©e avant le test permet non seulement de vĂ©rifier les spĂ©cifications, mais aussi de tester son jugement. La ‘124’ semble compacte et raffinĂ©e, la E34 mince et tonique, comme s’il n’y avait rien de superflu dans leur conception ou leur construction. Le terme « lĂ©ger » vient Ă  l’esprit, mais ce n’est pas tout Ă  fait exact. Les deux berlines pĂšsent dix-sept cents kilos. La Mercedes pĂšse 1763 kg avec un rĂ©servoir plein de 90 litres (sans le conducteur), dont 53 % sur l’essieu avant. La BMW est lĂ©gĂšrement plus lĂ©gĂšre d’une trentaine de kilos, malgrĂ© deux cylindres en moins, une boĂźte manuelle au lieu d’une automatique et un rĂ©servoir de 80 litres. Pourtant, la rĂ©partition des charges sur les essieux est presque parfaite.

Il est intĂ©ressant de noter que le moteur S38 de la M5 E34, dont la production a coĂ»tĂ© Ă  peu prĂšs autant qu’une BMW 316i entiĂšre, a Ă©tĂ© mentionnĂ© en passant dans l’édition anniversaire du « SiĂšcle de BMW ». Cette variante S38B38 plus tardive est Ă©galement entrĂ©e dans l’histoire comme le plus gros moteur six cylindres jamais produit par BMW. Elle se caractĂ©risait par un bloc en fer combinĂ© Ă  une tĂȘte Ă  24 soupapes, et les aspects uniques de la version 3.8 comprenaient l’allumage Ă©lectronique avec des bobines individuelles, un volant moteur bimasse, des pistons lĂ©gers et des papillons Ă©largis de 50 mm.

Le six cylindres en ligne de 3,8 litres de la BMW dĂ©veloppe 340 ch, ce qui lui confĂšre un avantage significatif en termes de rapport poids/puissance : 5,1 kg par cheval-vapeur (ou 196,6 ch par tonne). Le V8 cinq litres de la Mercedes dĂ©veloppe 326 ch, chaque cheval-vapeur dĂ©plaçant 5,4 kg (ou 184,9 ch par tonne). En revanche, les chiffres du couple sont diffĂ©rents : 400 Nm Ă  Munich contre 480 Nm Ă  Stuttgart. Et il est crucial d’utiliser cette puissance tant que les routes ressemblent encore Ă  de l’asphalte sec.

Mercedes n’a pas appris tout de suite Ă  se mettre en valeur dans le compartiment moteur. Sous le plastique utilitaire se cachent un beau collecteur et des culasses Ă  double came avec calage variable de l’admission. Le moteur M119 a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© pour le roadster 500 SL, mais dans la berline 500 E, il a Ă©tĂ© dotĂ© d’une injection Ă©lectronique et produit plus de couple (480 Nm au lieu de 450 Nm). Remarque : l’admission d’air se fait par les phares, car les interstices qui les entourent crĂ©ent la pression la plus Ă©levĂ©e..

Ce matin-lĂ , j’ai d’abord choisi la Mercedes. Son charisme est plus riche, ses phares larges et ouverts rayonnent de positivitĂ©. L’inclinaison vers le haut des clignotants orange suggĂšre une disposition joyeuse, mais les larges Ă©paules des ailes avant laissent entrevoir une robustesse trompeuse. L’esthĂ©tique de la ‘124’ est enchanteresse. Ses panneaux de carrosserie se drapent comme un tissu, dissimulant la puissance, se conformant Ă©troitement au toit et aux piliers, mais s’écoulant plus librement en dessous. Seuls les passages de roues dĂ©passent sous cette « couverture », laissant deviner la force qu’elle renferme.

Étonnamment, la « five-hundred » repose sur de simples jantes de 16 pouces. Les pneus d’usine 225/55 R16 Ă©taient de sĂ©rie sur toutes les 500 Es, Ă  l’exception de la version limitĂ©e Evo, qui Ă©tait Ă©quipĂ©e de roues de 17 pouces.

C’est surprenant, mais ce « bureau » d’affaires conservateur s’accommode bien du rĂŽle de lieu de travail d’un pilote. Il n’y a pratiquement aucune erreur de calcul dans l’ergonomie de base, et le volant est encore plus court que celui de BMW : 2,9 tours d’une serrure Ă  l’autre.

Il est Ă©galement surprenant de trouver un siĂšge profilĂ© dans une Mercedes plus ancienne, offrant Ă  la fois un soutien latĂ©ral et des renforts de cuisses pour le confort, bien que le cuir soit un peu lisse. Le volant n’est rĂ©glable qu’en hauteur, Ă©lectroniquement. Les jauges sont typiques d’une W124 « trois cents » ordinaire, se distinguant uniquement par les indicateurs de vitesse jaunes sur le compteur de vitesse et une ligne rouge du tachymĂštre qui dĂ©marre 500 tr/min plus tĂŽt – et non plus tard – que la Mercedes de base.

Les deux voitures sont équipées par défaut de siÚges sport Recaro. Dans la Mercedes (premiÚre diapositive), ils sont légÚrement plus décontractés mais disposent de réglages électriques avec mémoire (deuxiÚme diapositive), tandis que dans la BMW (troisiÚme diapositive), les siÚges sont plus stricts et plus fonctionnels.

Le moteur se rĂ©veille bruyamment. Le levier de la boĂźte de vitesses automatique se met tranquillement en position « D », et la « five-hundred » s’élance en douceur en rĂ©ponse Ă  l’accĂ©lĂ©rateur. La direction est assez lĂ©gĂšre et donne l’impression d’ĂȘtre vide au centre, mais elle acquiert une force de rĂ©action agrĂ©able dans les virages. La boĂźte automatique essaie de suivre le rythme de l’accĂ©lĂ©rateur. La suspension est souple, et je me rends compte que je me suis peut-ĂȘtre trompĂ© sur le loup de Wall Street. Dans la vie de tous les jours, cette Mercedes prĂ©fĂšre nettement les sĂ©ances privĂ©es de psychothĂ©rapie.

La légendaire transmission automatique Mercedes W4A028 est utilisée ici dans la version 722.365 avec un rapport de transmission final de 2,82. Le curseur situé à gauche du sélecteur permet de passer du mode sport au mode économique et inversement.

Vous ĂȘtes nerveux Ă  l’idĂ©e de piloter une super berline lĂ©gendaire sur des pneus d’étĂ© dans des flaques d’eau, avec des tempĂ©ratures avoisinant le point de congĂ©lation ? DĂ©tendez-vous et rappelez-vous qu’une Mercedes reste une Mercedes, mĂȘme si elle a Ă©tĂ© mise au point en partenariat avec Porsche. Remarquez comment le chĂąssis rĂ©agit calmement aux sollicitations de la direction ? La souplesse avec laquelle la suspension glisse sur les pavĂ©s du terrain d’essai pour se rendre au dynamomĂštre ? Vous voyez, il n’y a aucune raison de s’inquiĂ©ter ; tout est prĂ©visible et sĂ»r.

Vous ĂȘtes rassurĂ© ? C’est excellent. Maintenant, appuyez sur la pĂ©dale et Ă©crasez-la au sol. AccĂ©lĂ©rez !

La transformation de la 500 E est toujours inattendue. J’ai passĂ© la moitiĂ© de la journĂ©e Ă  la conduire et j’étais encore Ă©tonnĂ© Ă  chaque fois que j’appuyais sur la pĂ©dale. La gamme de tempĂ©raments de cette berline est incroyablement large.

La Mercedes s’élance, son nez se soulevant lĂ©gĂšrement aprĂšs une brĂšve hĂ©sitation au dĂ©part. Un rugissement pulsĂ© et infrasonore emplit l’habitacle et semble rĂ©sonner dans le tableau de bord en bois comme un haut-parleur coĂ»teux. C’est comme si l’on disposait d’un systĂšme de sonorisation parfait.

Les instruments n’attirent pas l’attention sur le moteur exceptionnel. Les marques jaunes sur le compteur de vitesse indiquent les limites de vitesse : la troisiùme vitesse jusqu’à 180 km/h, et il n’y a que quatre vitesses au total.

En trouvant l’endroit le plus sec, j’ai rĂ©ussi Ă  mesurer l’accĂ©lĂ©ration sans que le systĂšme antipatinage ASR non dĂ©sactivable n’entre en action. La poussĂ©e initiale a atteint jusqu’à 0,9 g. Le moteur monte en rĂ©gime jusqu’à 6000 tr/min, sans dĂ©passer la ligne rouge. Les changements de vitesse sont rapides et prĂ©cis. La 500 E accĂ©lĂšre Ă  prĂšs de 80 km/h sur le premier rapport, et jusqu’à 120 km/h sur le second. C’est excitant et vif, mĂȘme si les chiffres rĂ©vĂšlent qu’elle n’était pas aussi rapide qu’elle le paraissait. De l’arrĂȘt Ă  60 km/h, il faut 3,5 secondes, et Ă  100 km/h, sept secondes. De 100 Ă  200 km/h, la meilleure course a durĂ© 21,5 secondes. Mais en la poussant plus loin, elle est devenue un peu plus effrayante.

Au-delĂ  de 150 km/h, la Mercedes perd sa stabilitĂ© et commence Ă  osciller d’un cĂŽtĂ© Ă  l’autre. Je me languis de ce coach rassurant qui m’avait inculquĂ© un tel calme quelques minutes auparavant, mais maintenant la 500 E semble ne pas savoir comment retrouver sa sĂ©rĂ©nitĂ©. Les rĂ©actions dĂ©tendues m’obligent maintenant Ă  serrer le volant plus fort que je ne le souhaiterais. Les retards et les roulis commencent Ă  se manifester, suivis par des hoquets sporadiques de la traction, comme s’il y avait des ratĂ©s dans l’un des cylindres. Nous avons dĂ©cidĂ© de ne pas essayer de rouler Ă  vitesse maximale, d’autant plus que la vitesse maximale est limitĂ©e Ă©lectroniquement.

Mercedes permet de glisser dans de brĂšves phases oĂč ASR n’a pas encore eu le temps de se rĂ©veiller. Mais quel plaisir de s’enfoncer dans un dĂ©rapage et de s’en sortir docilement ! D’ailleurs, ce cadre montre clairement pourquoi la « five-hundred » a besoin de passages de roues aussi larges.

Maintenant, M5, c’est à votre tour de montrer comment il faut faire.

Avez-vous dĂ©jĂ  remarquĂ© que la BMW E34 ne sourit jamais ? Elle est toujours concentrĂ©e sur le rĂ©sultat, et toutes ses lignes convergent vers l’avant, en direction des phares. Elle est dĂ©jĂ  mentalement en avance, a parcouru le chemin et attend que vous fassiez aussi bien, voire mieux. C’est l’essence mĂȘme de son regard concentrĂ©.

Thomas Ammerschlager, l’ingĂ©nieur en chef de BMW Motorsport, a dĂ©clarĂ© que la M5 n’avait pas besoin de « cosmĂ©tiques d’accĂ©lĂ©ration ». Mais les jantes spĂ©ciales ont toujours Ă©tĂ© un fĂ©tiche pour les versions M. Initialement, les E34 Ă©taient Ă©quipĂ©es de jantes composites Turbine M Ă  effet Ă©ventail, et pour la version Ă  moteur 3.8, un jeu de jantes Throwing Star de la lĂ©gendaire firme Otto Fuchs a fait son apparition. Elles ventilent Ă©galement les freins. Mais peu de gens savent que les emblĂ©matiques « Ă©toiles » sont en fait des capuchons sur des jantes forgĂ©es Ă  cinq branches.

L’intĂ©rieur est conçu selon la mĂȘme philosophie : tout converge vers le conducteur. Venant de ma E39, je me sens presque Ă  la maison ici. Presque, car contrairement Ă  la E39, le volant de la E34 n’est pas rĂ©glable en hauteur et le panneau de commande de la climatisation est encombrĂ© de boutons et de curseurs de tailles diverses. Cependant, le siĂšge adhĂšre parfaitement, la position assise semble encore plus basse et le levier de vitesses de la boĂźte manuelle Ă  cinq rapports se dĂ©place avec plus de prĂ©cision et une course plus courte que dans n’importe quelle autre BMW rĂ©tro que j’ai connue.

Des boutons, des flĂšches et pas un seul porte-gobelet. Dommage que le bel emblĂšme sur le volant de l’époque ne soit pas compatible avec un airbag. Ce perfectionnisme fonctionnel est cĂ©lĂ©brĂ© par les fans et les journalistes, mais BMW apprendra bientĂŽt Ă  ajouter un sentiment de richesse et de luxe aux intĂ©rieurs. Et dĂ©cidera alors que, Ă  part cela, il n’y a rien d’autre Ă  faire.

Au quotidien, la voiture M n’est pas un psychothĂ©rapeute mais un coach en motivation. Elle calme en faisant le contraire. Vous vous sentez Ă©puisĂ© ? Tournez la clef et rallumez-vous Ă  la lueur du rĂ©tro-Ă©clairage de l’instrument. Vous n’ĂȘtes pas d’humeur ? Appuyez plusieurs fois sur l’accĂ©lĂ©rateur et Ă©coutez le son de la soif de vivre. Vous ĂȘtes confiant et pensez pouvoir tout gĂ©rer sans effort ? RelĂąchez la pĂ©dale d’embrayage et lancez-vous un nouveau dĂ©fi.

Il n’y a aucune ambiguĂŻtĂ©. La BMW se conduit avec une prise en main ferme et prĂ©cise dĂšs le dĂ©part. La direction est lourde, toujours pleine d’efforts, les rĂ©actions sont instantanĂ©es et le roulis est quasiment inexistant. Le badge M illumine le tableau de bord, le compteur monte Ă  300 km/h et la seule aide Ă  la conduite est un rĂ©troviseur rĂ©glable Ă  attĂ©nuation automatique.

Maintenant, sous les premiĂšres gouttes de pluie, nous sommes sur la mĂȘme ligne droite, essayant de rattraper l’automne qui s’estompe rapidement et de dĂ©passer la Mercedes.

Pour la M5 faceliftĂ©e, la cylindrĂ©e du moteur a Ă©tĂ© augmentĂ©e de 3,6 Ă  3,8 litres, ce qui amĂ©liore le couple Ă  bas et moyen rĂ©gimes. Toutefois, le couple reste insuffisant en dessous de 4 000 tr/min. IdĂ©alement, il faudrait dĂ©marrer Ă  5 000 tr/min, mais les roues arriĂšre patinent invariablement, alors je retombe Ă  3 500 tr/min et je relĂąche l’embrayage un peu plus doucement que nĂ©cessaire. Nous sommes pris au piĂšge. Le son ne se contente pas de remplir l’habitacle, il le transperce de part en part, du bloc moteur au pot d’échappement.

L’aiguille du compte-tours danse entre 5 000 et 7 500 tr/min. AprĂšs avoir atteint 140 km/h, un sifflement se fait entendre prĂšs du montant avant du toit – on sent la rĂ©sistance de l’air qui tente de faire dĂ©vier la voiture de sa trajectoire, mais la M5 la maintient bien plus prĂ©cisĂ©ment que la Mercedes. A 220 km/h en cinquiĂšme vitesse, l’accĂ©lĂ©ration ne s’arrĂȘte qu’aprĂšs que le compteur ait affichĂ© 260 km/h. En rĂ©alitĂ©, il s’agit de 247,8 km/h. C’est lĂ  que le limiteur Ă©lectronique de la M5 devrait s’enclencher, mais le moteur s’en approche si doucement qu’on a l’impression qu’il pourrait aller plus loin.

Dans la meilleure des tentatives, la M5 devance de peu la « five-hundred », mĂȘme si c’est de maniĂšre symbolique : 6,9 secondes pour atteindre 100 km/h et 15,9 secondes pour passer de 100 Ă  200 km/h. Les pointes d’accĂ©lĂ©ration sont plus Ă©levĂ©es (1,0 g), mais l’effet de surprise n’est pas au rendez-vous. Il n’y a pas d’effet loup-garou. La transformation se produit au tout dĂ©but de chaque trajet, et non pendant l’accĂ©lĂ©ration. C’est ce qui la diffĂ©rencie de la Mercedes.

Les deux voitures ont perdu environ une seconde par rapport Ă  leurs donnĂ©es de passeport. Il est facile d’attribuer cela Ă  la mĂ©tĂ©o, mais j’ai Ă©tĂ© intriguĂ© par l’actionnement de l’accĂ©lĂ©rateur de la M5, qui se comporte comme si elle avait une pĂ©dale d’accĂ©lĂ©rateur Ă©lectronique, alors qu’elle est en fait reliĂ©e Ă  des accĂ©lĂ©rateurs individuels par un cĂąble mĂ©tallique. Pourtant, la rĂ©ponse est toujours amortie, et pour les coups d’accĂ©lĂ©rateur, il faut maintenir la pĂ©dale un peu plus longtemps que d’habitude.

Étonnamment, la M5 3.8 n’aime pas les dĂ©rives. C’est difficile Ă  croire, mais mĂȘme sur l’asphalte mouillĂ©, il faut une provocation dĂ©libĂ©rĂ©e pour perdre l’adhĂ©rence ; sinon, les roues avant ont tendance Ă  glisser en premier. Pour initier une dĂ©rive, il faut donner toute la poussĂ©e aux larges roues arriĂšre – et maintenir le rĂ©gime Ă©levĂ© pour Ă©viter que les pneus ne reprennent de l’adhĂ©rence et que la M5 ne se stabilise. MalgrĂ© un diffĂ©rentiel « raccourci », la M5 conserve un rapport de direction long (3,25 tours de blocage Ă  blocage) et un angle de braquage limitĂ© par rapport aux modĂšles E34 standard en raison des pneus larges. Ces observations pourraient inciter Ă  rĂ©Ă©valuer les scĂšnes de drift emblĂ©matiques de Tbilissi.

A l’inverse, la Mercedes s’est rĂ©vĂ©lĂ©e agrĂ©ablement encline Ă  la dĂ©rive. Sa cylindrĂ©e et son couple sont suffisants pour provoquer un patinage des roues arriĂšre, mais celui-ci est briĂšvement freinĂ© par le systĂšme ASR non dĂ©sactivable. C’est dommage, car la W124 rĂ©pond d’abord Ă  ses limites en glissant sur l’arriĂšre. Dans les situations oĂč l’ASR est Ă  la traĂźne, la Mercedes laisse volontiers le conducteur prendre le contrĂŽle. Sans l’électronique, ce serait une voiture palpitante et rĂ©active – un loup-garou bridĂ©.

Pourtant, la BMW possĂšde vraiment une magie qui vous fait vous exclamer « wow ». Cela est dĂ» Ă  la suspension EDC avec amortisseurs Boge Ă  commande Ă©lectronique. Il n’y a que deux modes : « Sport », qui fournit une suspension M ferme qui limite les mouvements inutiles, et “Adaptive”, qui donne aux amortisseurs plus de libertĂ© pour adoucir les imperfections de la route. Sans ĂȘtre aussi souple qu’une Mercedes, cette configuration s’approche du confort nĂ©cessaire Ă  la conduite de tous les jours.

Je me suis rendu compte que la conclusion la plus inattendue mais la plus logique de ce test est la suivante : la BMW M5 est parfaite pour un rĂŽle que l’on pourrait croire dĂ©volu Ă  la Mercedes. C’est un loup-garou qui n’a pas besoin de hauts rĂ©gimes pour se transformer. La magie de la M5 s’active instantanĂ©ment, garantissant que mĂȘme sans atteindre un circuit ou une autoroute, vous ressentez une charge transformatrice. Elle donne de l’énergie, du sang-froid, de la motivation et la volontĂ© d’aller de l’avant – un coach indispensable dans la vie de tous les jours.

L’habitacle Ă  cinq places a Ă©tĂ© proposĂ© dans les derniĂšres versions E34 M (premiĂšre glissiĂšre), tandis que les premiĂšres versions avaient une console au milieu de la banquette arriĂšre, comme dans une Mercedes. La « five-hundred » (deuxiĂšme diapositive) a toujours Ă©tĂ© strictement une voiture Ă  quatre places, car tout l’espace sous le coussin central Ă©tait occupĂ© par un gros diffĂ©rentiel provenant du roadster 500 SL.

Dans la vie quotidienne avec la Mercedes, nous pourrions tous deux la trouver quelque peu banale. C’est un volcan qui se nourrit de la facilitĂ© Ă  se transformer en monstre, mais ces transformations nĂ©cessitent de l’espace et la possibilitĂ© d’accĂ©lĂ©rer Ă  fond Ă  chaque feu. Ainsi, si l’on choisit


Le coffre est le dernier point sur lequel de telles voitures devraient rivaliser, mais ici Mercedes (deuxiĂšme diapositive) a l’avantage en termes de volume, tandis que BMW (premiĂšre diapositive) gagne en termes de praticitĂ© : un filet, des coffres latĂ©raux, une trappe dans le dossier et une trousse Ă  outils ont Ă©tĂ© inclus dans l’équipement de sĂ©rie.

Soyons francs. Les voitures de ce type sont rarement les seules Ă  occuper un garage, et leurs propriĂ©taires n’ont gĂ©nĂ©ralement pas besoin d’en choisir une seule. À mon avis, le garage idĂ©al accueillerait ces deux vĂ©hicules. En effet, cela reflĂšte la valeur de l’époque qui a vu naĂźtre la M5 et la 500 E-BMW et Mercedes Ă©taient alors rivales, chacune poussant l’autre, mais sans l’imiter ni la dupliquer. Ils ont crĂ©Ă© des vĂ©hicules capables de se transformer en n’importe quoi, tout en restant eux-mĂȘmes.

SpécificationsBMW M5Mercedes-Benz 500 E
Type de carrosserieBerline Ă  quatre portesBerline Ă  quatre portes
Nombre de siĂšges54
Volume du coffre (litres)460485
Poids Ă  vide (kg)17251710
Poids brut du véhicule (kg)21502160
Type de moteurEssence, avec injection répartieEssence, avec injection répartie
Position du moteurAvant, longitudinalAvant, longitudinal
Nombre et configuration des cylindresEn ligne 6V8
Cylindrée du moteur (cc)37954973
Nombre de vannes2432
DiamĂštre du cylindre/course (mm)94.6/90.096.5/85.0
Taux de compression10.5:110.0:1
Puissance maximale (hp/kW/rpm)340/250/6900326/240/5600
Couple maximal (Nm/tr/min)400/4750480/3900
TransmissionManuel, 5 vitessesAutomatique, 4 vitesses
Type d’entraünementPropulsion arriùrePropulsion arriùre
Suspension avantIndépendants, ressorts hélicoïdaux, McPhersonIndépendante, ressorts hélicoïdaux, McPherson avec ressort et amortisseur séparés
Suspension arriÚreIndépendante, ressorts hélicoïdaux, bras semi-traßnantsIndépendante, ressorts hélicoïdaux, multibras
Taille des pneus235/45 R17225/55 R16
Vitesse maximale (km/h)250*250*
Accélération 0-100 km/h (s)5.96.1
Consommation de carburant, cycle mixte (l/100 km)1213.5
Capacité du réservoir de carburant (litres)8090
Type de carburantEssence AI-95Essence AI-95
* électroniquement limité 

Photo : Dmitry Pitersky
Il s’agit d’une traduction. Vous pouvez lire l’article original ici : ĐžĐ±ĐŸŃ€ĐŸŃ‚ĐœĐž ĐŒĐ°ĐșŃĐžĐŒĐ°Đ»ŃŒĐœĐŸĐč ĐŒĐŸŃ‰ĐœĐŸŃŃ‚Đž : Mercedes-Benz 500 E Đž BMW M5 ĐœĐ° ĐżĐŸĐ»ĐžĐłĐŸĐœĐ”

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